Cette grossesse que je n'acceptais pas...


Edito : ce texte a été écrit lorsque les filles avaient à peine un mois. L’écrire m’a permis à l’époque de me délivrer et de poser des mots sur des maux. J’ai décidé de publier ce texte tel quel, seules quelques tournures de phrases ont été modifiées. Je vous souhaite une bonne lecture en espérant que vous ne me jugerez pas. Il s’agit encore de nos jours d’un sujet tabou. Si je peux aider les futures mamans qui se trouvent dans le même cas que moi, alors que j’étais enceinte, alors je n’hésite pas.

Je tiens à préciser tout de même au gens bien-pensant, ne pouvant s’empêcher de juger leurs voisins sans oser regarder leurs propres vies pleines de failles et de défauts que oui, oui en 2017 il est encore possible de tomber enceinte par accident ! Cela peut être due à un manque de discernement sur l’instant mais sachez aussi qu’aucune contraception n’est fiable à 100%


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            Lorsque j’ai découvert ma grossesse j’avais 24 ans, c’était un après-midi et il faisait beau. Je me souviens être allée à la pharmacie à côté de chez moi acheter un test.  Je n’ai pas pu attendre, aussitôt rentrée, aussitôt fait. Le résultat était sans équivoque, nul besoin d’attendre le temps inscrit sur la notice.

Pour vous recentrer les choses, à cette époque, mon mari et moi n’habitions pas ensemble. Il travaillait à une heure et demie de chez moi et nous ne nous voyions que le week-end et les vacances. Bien qu’à l’époque nous étions ensemble depuis un peu plus de 8 ans, nous n’étions même jamais partis en vacances seuls tous les deux.
Bien qu’ayant tous les deux une situation stable financièrement puisque chacun était en CDI nous n’avions pas pour projet d’avoir un enfant tout de suite. Je me trouvais trop jeune, ce n’était pas dans l’ordre des choses ! J’avais encore tant de choses à faire avant de m’engager envers un petit être.
Je vous laisse donc imaginer dans quel état je me trouvais, seule chez moi, ce test de grossesse positif à la main.
Mon copain lui était au travail et ne rentrait pas me voir avant une semaine.
Je n’ai pas eu le courage ni d’attendre ni de lui dire de vive voix alors je lui ai envoyé par MMS la photo du test en faisant de sorte de mettre en évidence le fameux « un bâton vous n’êtes pas enceinte, deux vous l’êtes » ou le contraire je ne sais plus...
Bien entendu, il ne comprend pas et me parle d’un détail sur le test qui n’a ab-so-lu-ment rien à voir. Je m’énerve derrière mon téléphone, il finit par comprendre et m’appelle.

Lui est le plus heureux des hommes et ne comprends pas ma peur et ma tristesse. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’une semaine avant nous avions appris qu’il avait été reçu à un concours et qu’il partait d’ici 15 jours pour 9 mois dans une école à 700km de moi. J’allais donc passer ma grossesse entière seule.

Toutes ces informations se bousculent dans ma tête... Tomber enceinte par accident, n’avoir jamais vécu plus de 15 jours avec le future papa, me trouver trop jeune, avoir d’autres projets et devoir vivre une grossesse puis probablement un accouchement seule c’en était trop, bien trop pour moi.
Après avoir réfléchi toute la nuit je profite d’aller diner chez ma maman pour la mettre dans la confidence. Elle ne s’y attendait pas, comme moi d’ailleurs, mais était tout de même très heureuse. Elle qui a eu son premier enfant (moi) plutôt tard (à 36 ans) me dit que d’avoir un enfant jeune est une bonne chose. Je profite de ses conseils mais lui fait aussi comprendre que je ne sais pas si je désire ou non garder l’enfant.

Après une semaine de réflexion et d’un peu de détresse, après avoir parlé avec mon chéri (qui lui me soutien à fond quelle que soit ma décision), après avoir pesé 1000 fois le pour et le contre, je me décide de garder l’enfant et prend immédiatement rendez-vous avec mon médecin pour qu’il me prescrive une prise de sang qui par la suite viendra confirmer le résultat du test de grossesse.

Pendant un mois, en attendant la première échographie des huit semaines, je reste là à savoir que je porte en moi la vie, qu’un petit être s’est niché dans mon ventre et que bientôt je vais devenir maman. Cette sensation étrange dans laquelle je ne maîtrise plus rien m’envahie, je ne suis pas prête, je fais peut être une erreur mais il est trop tard pour reculer.

Petit à petit mon entourage proche (mais vraiment très proche) entre dans la confidence, tout le monde tombe des nues et moi j’essaye de faire bonne figure. Il faut dire que de mes amies, je suis la première à attendre un enfant.

Puis arrive la première échographie, ce jour  qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
J’entre dans centre de radiographie ou l’on m’a demandé de beaucoup boire avant le rendez-vous, j’attends je suis dans la salle entourée de toutes ces futures mamans enceintes et ... heureuses. J’attends, les minutes sont longues et j’ai l’impression que ma vessie va littéralement éclatée.

Puis vient mon tour, j’entre dans la pièce sombre, m’allonge dans le fauteuil et soulève mon t-shirt. La personne m’applique le gel, il est froid, je sursaute. Le moniteur de retour ne fonctionne pas je ne vois rien. L’écho commence. La sonde n’est appliquée que depuis quelques seconde que la radiographe (ça se dit ??) pousse haut et fort un « oh ! Mon dieu ! ».
Mon sang se glace, ne fait qu’un tour, mon pouls s’accélère. La personne tourne l’écran vers moi et là je vois apparaître deux petits points, deux minuscules petits points. Pendant une fraction de seconde je me dis en réaction au cri qu’elle a poussé « il est arrivé quelque chose au bébé, il est mort, il s’est divisé en deux ! ».
Puis je comprends et arrive à dire dans un souffle « il y en a deux, c’est ça ? »

Oui, il y en avait deux. J’attendais des jumeaux. Je n’ai réussi à dire qu’une seule chose :
- Est-ce que je peux pleurer ?
- Oui, allez-y !

J’ai laissé perler quelques larmes sur mon visage, essayant de faire bonne figure. Ce n’est qu’une fois dans la voiture après avoir essayé de joindre plusieurs fois sans résultat le futur papa que je m’écroule, submergée par l’émotion, ma maman à l’autre bout du téléphone. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je m’étais à peine fait à l’idée que j’aillais devenir maman d’un enfant unique et voilà qu’on m’annonçait qu’il n’y en avait non plus un mais deux. Le coup de massue. Quant au papa, une fois au téléphone il était à nouveau le plus heureux des hommes :
- Mais mon ange, tu ne te rends pas compte de la chance qu’on a ? Combien de parents rêveraient d’avoir des jumeaux ?
- Non nous ne sommes pas chanceux, nous sommes doublement punis...

Il ne manquait plus que ça à ma détresse, des jumeaux ! J’attendais des jumeaux !

Les jours passent, mon ventre s’arrondit. Je vis toujours aves cette sensation que deux enfants grandissaient en moi, que c’était moi qui les avaient faits mais qu’en parallèle ces enfants étaient là malgré moi, qu’ils se servaient de moi pour se construire et grandir sans que je ne puisse rien y faire.
Comme une grossesse gémellaire est une grossesse ultra médicalisée, je me retrouve alors avec des échographies tous les 15 jours au CHU.

Il n’y a pas que du négatif dans le fait d’attendre des jumeaux. J’ai alors pu suivre pas à pas l’évolution des petits êtres qui grandissent en moi. Je me nourrissais de ces petits bonheur de les voir régulièrement et d’entendre leurs petits cœurs battre pour me convaincre que j’étais heureuse.
Au fil du temps mon ventre devient plus rond, et je poste ma première photo sur Instagram en octobre, je décide de créer un compte dédié à ma grossesse. Je découvre le merveilleux monde des mamans et futures maman IG. Lire ces femmes et poster des photos contribue à l’acceptation de ma grossesse. Vous voir si heureuses et épanouies me fait me sentir mieux. Même si, je ne vais pas vous mentir, jamais du début à la fin de ma grossesse je ne me suis sentie ni épanouie ni heureuse.
Pendant ce temps, Jason et moi prenons une grande décision : nous allons nous marier, et ce avant la naissance des filles. Car oui, nous apprenons le même mois  que j’attends deux petites guerrières. Nous qui ne voulions que des filles plus tard nous étions donc ravi de cette nouvelle. Si l’on m’avait dit qu’il s’agissait de garçons je pense que ça aurait été la goutte d’eau... mais qu’aurais-je réellement pu faire ?

Mais revenons-en au mariage. Le 24 octobre, je vais remplir les papiers à la mairie, la date est fixée : nous nous dirons « oui » à la mairie le 3 janvier 2015. Faute de moyens, nous n’étions que 9 à la cérémonie. Nos parents, nos frères et sœurs et leur conjoint seulement. C’était vraiment un jour inoubliable. Je ne regrette pour rien au monde notre décision de le faire en petit comité. C'était tout de suite plus familiale et donc moins formel. Dans mon ventre les filles bougent, elles aussi veulent participer à la fête! Comme on dit, c'était vraiment le plus beau jour de ma vie. Même si nous n'étions que 9, même s'il manquait un bout de ceux que j'aime

Mais je vais trop vite, remontons un peu le temps, au moment de la période de noël. Je commence alors à sentir mes filles bouger, et pour tout vous avouer je trouve cela formidable. Ces petits instants de bonheur sont comme des branches auxquels je m’accroche. Il s’agit de moments uniques et magiques pour une maman. Ils sont privilégiés et intimes, personne d’autre ne peut ressentir ces sensations. Quand j’y repense je suis nostalgique. Ces moments je ne les ressentirai probablement plus jamais...
C’est aussi à cette période que j’accepte vraiment le fait d’être enceinte et je commence même à prendre un peu de plaisir. Je n’arrive cependant pas à m’imaginer ce que pourra être le futur à quatre, je n’y arriverai jamais jusqu’à mon accouchement.
Je me sens, en pleine forme. Les nausées et la fatigue du premier trimestre ont disparues. Néanmoins, je suis arrêtée de travail à 20 SA pour prévenir tous risques d’accouchement prématuré. Tout se passe très bien jusqu’à 32 SA. Je suis contente de ne plus travailler et mon morale remonte en flèche. Physiquement ça va mieux aussi. Les douleurs ligamentaires dues au travail en position debout ont disparues. Je pense au déménagement à la venue des filles et comment je vais décorer leur chambre. Je commence à me projeter.
Nous attendons de recevoir la prime de naissance en mars pour aller faire une journée shopping et acheter tout ce qu’il nous faut pour les bébés. Jusque-là, nous n’avions rien acquis du tout. En fait, je retardais le moment des achats au maximum. Cela signifiait pour moi la concrétisation matérielle de ma grossesse et ça me faisait peur. Mon mari, lui, avait tellement hâte de pouvoir préparer la venue de ses petites princesses. Le pauvre il n’en pouvait plus d’attendre. Pour moi c’était tout le contraire. 
Quand il posait sa main sur mon ventre et qu’il me disait qu’en les sentant bouger il les aimait déjà je ne comprenais pas. Comment pouvait-on aimer quelqu’un qu’on ne connaissait pas ? Moi-même qui les portais, qui les sentais vivre en moi, je n’arrivais pas à ressentir de l’amour pour elles. Je n’arrivais pas encore à ressentir ce lien si particulier qui lie une mère à ses enfants. Comment quelqu’un étranger à tout ça pouvait y arriver ? Cela demeurait pour moi un vrai mystère…

Quelques jours de plus se sont écoulés, nous sommes alors le 10 mars, j’ai rendez-vous comme tous les 15 jours avec mon gynécologue pour une écho de contrôle. Là, tout va très vite. On me parle de col ouvert, de tête qui appuie, de retard de croissance et de manque de liquide amniotique. Je n’ai pas le temps de réaliser ce qu’il m’arrive que déjà on m’emmène aux urgences. S’en suit alors un monitoring, j’ai des contractions, je ne les sens pas mais elles sont bien présente. Je dois alors faire une batterie de tests, puis des injections pour faire maturer les poumons, s’en suivra bientôt une perfusion de tractocile pour calmer les contractions. Je suis restée 1 semaine complète à l’hôpital, seule, mon mari se trouvant à plus de 700km de moi. Je crois que c’est à partir de ce moment que tout a vraiment dégringolé. Le moral au plus bas, le physique à suivi. Tout m’est insupportable, je commence à ressentir les contractions. Chacune est plus douloureuse que la précédente, sentir mes filles bouger m’est devenu insupportable, j’ai l’impression que mon ventre va exploser à chaque mouvement. La première cure de 48H de tractocile s’achève, on me pose à nouveau un monitoring. Verdict : les contractions sont revenues. On me donne alors des médicaments en plus de spasfon et on me refait un monitoring quelques heures après, toujours des contractions. La sentence tombe on me garde à nouveau pour un minimum de 48h. Je n’en peux plus de la perfusion, elle me gêne pour tout : écrire, me laver, dormir… Malgré les doses assez fortes les contractions sont toujours là, régulières. On ne peut toujours pas me laisser sortir, d’autant plus que mon col est toujours ouvert mais bonne nouvelle il n’a pas bougé depuis la dernière fois. Nous somme vendredi. On me gardera encore pour le week-end. Le lundi suivant je repasse un monitoring, une écho et un test vaginal. Tout est bon je peux enfin sortir. Je suis tellement contente. Ma sœur vient me chercher pour m’emmener chez ma maman. J’y resterai jusqu’un mois après la naissance de mes amoureuses.
Une fois rentrée c’est la fête dans mon ventre, je pense que les filles ressentent ma joie d’être enfin sortie. J’adore cette sensation de les sentir bouger comme pour me dire « nous aussi on est contente maman que tu ailles mieux ». J’en suis alors à 33SA. On me demande de rester alité et de me lever le moins possible. De toute façon je ne peux faire autrement, rien que le fait de me tenir assise plus d’une demie heure me provoque des douleurs affreuses dans le bas du ventre ainsi que des contractions. Debout, je n’en parle même pas. Je suis incapable de faire plus de trois pas. Je me sens impuissante dans mon propre corps. Je perds le contrôle de mes sensations, je déteste ça. Physiquement mon corps est à bout et mon ventre grossi de jour en jour à vue d’œil.  
Le 30 mars je suis réveillée par d’affreuses douleurs du côté droit et seulement du côté droit. Rien n’y fait, ces douleurs ne passent pas. Le soir ma maman décide de m’emmener aux urgences. Je suis de nouveau hospitalisée pendant 48h, on me remet à nouveau de la tractocile sous perfusion. J’en suis alors à 35SA. La gynécologue du service décide de me laisser partir, maintenant si je dois accoucher ils laisseront faire les choses. Il y a encore prématurité mais une toute petite qui ne représentent pas grand danger pour mes pépettes. En parallèle, je suis si fatiguée et à bout, je suis à fleur de peau. Je ne supporte plus le moindre fait et geste de mon mari que je trouve égoïste. Lui n’a hâte que d’une chose : voir ses filles. Peu importe si elles sont prématurées. « Maintenant c’est bien pris en charge » me dit-il. Il ne se rend pas compte de ce que ça représente. Il n’a pas l’air de saisir la souffrance de voir ses enfants sous couveuses reliées à tout un tas de fils. Elles sont très bien dans mon ventre, elles doivent y rester au maximum.
En fait, je redoute de plus en plus l’accouchement. Je le vois arriver à grands pas et ça me fait peur. Non, ce n’est pas la douleur qui m’effraye, encore moins la péridurale ni l’hypothétique césarienne... Ce qui me fait peur c’est le fait de devenir maman. Je ne veux pas avoir d’enfants, je ne veux plus, je veux faire machine arrière mais je ne peux plus. Plus les jours passent, plus l’échéance se rapproche. En même temps je n’en peux vraiment plus et je ferais tout pour « expulser les bébés » comme je le répète souvent. J’ai tellement peur de devenir mère que jamais pendant ma grossesse je n’emploierai les mots « mettre au monde » mais toujours « expulser ». Je suis vraiment dure envers ces bébés qui n’ont rien demandé à personne et qui ne sont là que de mon simple fait.
Finalement je tiendrais jusqu’à 36SA. Dans la nuit du 7 au 8 avril je perds les eaux. Je suis dans un état euphorique. Mi excitée mi apeurée, je réveille mon conjoint. « J’ai perdu les eaux !!! » « Enfin je crois ». Non fonçons alors à l’hôpital en urgence, mais j’ai quand même pris le temps de me laver plusieurs fois.
Je vous passe les détails des 12h de travail jusqu’à la « délivrance ». Ah ! La délivrance… Physique ça c’est certain je me sens légère tout à coup. Mais psychologique c’est vraiment autre chose. Déjà je sors traumatisée de mon accouchement. Non pas pour Sacha qui elle est sortie de façon traditionnelle mais pour Romane qu’on a dû aller chercher. Comme pour chaque accouchement, la sage-femme me pose ma fille sur la poitrine. Je suis pétrifiée et écœurée. Je trouve ça immonde, le sang, le liquide… la sage-femme le voit bien, je grimace. Elle la prend pour la laver. La seule chose que je réussis à dire c’est « elle est tellement petite ». Ça pour être petites… Les filles pesaient respectivement 2,260kg et 2,310kg à la naissance pour 43 et 45 cm.
Sur le moment, ce jour-là était loin d’être le plus beau de ma vie. A ce stade je ne pouvais pas encore dire que j’aimais déjà mes filles. Il me faudra encore plusieurs semaines pour ressentir ce sentiment d’amour infini que je peux ressentir pour elles aujourd’hui. Il me faudra apprendre à les connaitre et tisser des liens avec elles.

Il nous aura fallu nous apprivoiser.


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 «  Qu'est-ce que signifie " apprivoiser " ? 

- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie " créer des liens... " 
- Créer des liens ? 
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi, qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.

[…]

- Que faut-il faire ? dit le petit prince. 
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près... 
Le lendemain revint le petit prince. 
· Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! »



Le petit prince. Antoine de Saint Exupéry


4 commentaires:

  1. je ne connais pas encore ton blog, c'est le premier article que je lis. Du coup j'avais pas le "spoile" pour les jumeaux. je me suis dis "bordel l'angoisse" !
    Déjà quand c'est une grossesse choisie, ça peut faire déjà peur quand on n'est pas une "mamoune" dans l'âme. Ma plus grande peur était "est ce que je vais l'aimer?" l'accouchement en lui même je m'en foutais, c'était le une fois maman qui me donnait des pique de stress. Et c'était choisis !
    Alors quand une grossesse te tombe dessus, et qu'en plus on t'apprends que c'est des jumeaux, j'aurais pas juste fait perler des larmes sur le visage x)

    Je comprends que tu n'étais pas encore attaché à eux, alors que le papa si. Chacun sa personnalité, il arrivait peut être mieux à se projeter en tant que papa, du coup il a bien personnifiées et aimées plus vite.

    Gros bisous, je suppose que ça va mieux quand je vois la photo d'en tête :D

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    1. Oui, je pense que la grossesse est de toute façon une période de la vie dans laquelle on se pose énormément de questions ! Maintenant ça va beaucoup mieux, même si je ne suis pas du genre maman poule j'aime mes filles plus que tout et pour rien au monde je souhaiterai que les choses se soient passées différemment 😊
      Merci pour ton commentaire
      Des bisous

      Aurore

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  2. Ton texte est très émouvant ! Je crois que je comprends ton sentiment de ne pas avoir aimé tes filles pendant la grossesse. Pour moi la situation était très différente parce que nous souhaitions avoir un bébé mais après 2 fausses couches, quand je suis tombée enceinte de ma Biscotte j'ai mis énormément de temps à investir émotionnellement ma grossesse. Et jusqu'au jour de l'accouchement j'ai essayé de me protéger en prenant de la distance, comme si cela pouvait me protéger si quelque chose se passait mal. Par contre je dois bien avouer que dès que j'ai posé les yeux sur elle, que j'ai croisé son regard, ça a été le coup de foudre.
    Mais je me doute que parfois l'attachement n'est pas aussi évident, il faut apprendre à se connaitre et c'est bien normal. Je ne peux qu’imaginer le chamboulement quand on apprend qu'on est enceinte sans l'avoir voulu, et de jumelles...

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    1. Merci pour ton gentil commentaire aussi très touchant. Je pense que c'est normal de vouloir se protéger après avoir vécu ce par quoi tu es passée. Le principale c'est que pour toi, comme pour moi, nos histoires finissent bien 😊

      Je te fais de gros bisous

      Aurore

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